Pain, agriculture, café, démocratie… À Mâlain, on invente l’alternative totale

(Article de Reporterre en janvier 2017)

Dans ce village de Côte-d’Or, un groupe animé par l’envie de reconnecter l’agriculture au territoire fait grandir un projet autant agricole que culturel, mêlant vignoble bio, culture du houblon, élevage de poules, mais aussi café associatif, habitat participatif ou encore université populaire. Reportage photographique.

  • Mâlain (Côte-d’Or), reportage

Mâlain est un village de Côte-d’Or de 750 habitants, à 25 km de Dijon. Depuis deux ans, un petit groupe s’y est installé et impulse une belle dynamique collective autour d’un projet alternatif agriculturel étonnant.

Jennifer, Renaud, François, Claire, Myriam, Léo, Hélène, Jeff, Cyril, Gaëlle… tous sont animés par l’envie de reconnecter l’agriculture au territoire, de créer une agriculture à taille humaine, respectueuse de l’environnement et créatrice de lien social, d’œuvrer pour une éducation populaire. Tous sont convaincus que c’est en se rassemblant que l’on peut faire avancer ses idées. Tous ont le cœur à l’ouvrage.

La reprise en bio du vignoble du village, la création du groupement foncier agricole (GFA) citoyen Champs libres, l’achat collectif d’un bâtiment et de terres agricoles ont été les principaux points d’appui qui ont permis à cette dynamique de s’assurer une assise. Sur ce terreau, comme dans un jardin fertile, les projets germent et les énergies se multiplient.

Plusieurs projets, dont celui de café associatif, d’épicerie participative ou encore d’université populaire

Les 123 associés du GFA ont déjà acquis collectivement environ 6 ha de terres agricoles qui servent pour un projet d’élevage de poules pondeuses bio et un jardin potager permaculturel, et bientôt pour de la culture de céréales paysannes et de houblon. Le bâtiment acheté, qui se situe en continuité de terres du GFA, a été réhabilité pour y accueillir un habitat participatif, une brasserie artisanale bio, un café associatif et un fournil. Dans cette effervescence est également née l’association Risomes (Réseau d’initiatives solidaires mutuelles et écologiques) qui anime plusieurs projets, dont celui de café associatif, d’épicerie participative ou encore d’université populaire.

Aujourd’hui, après un an et demi de chantiers, les trois logements de l’habitat participatif sont occupés. Les travaux de la brasserie et du fournil se terminent avec un commencement des activités prévues en ce début d’année 2017. Arriveront ensuite les 250 cohabitantes gallinacées qui devraient être ravies de découvrir leur nouvelle maison en bois. L’ouverture du café associatif est attendue de tous, plusieurs chantiers collectifs bénévoles sont prévus dans les mois qui viennent pour concrétiser ce projet. Et une grande fête agriculturelle pourrait bien célébrer toutes ces réalisations l’été prochain.

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L’association Risomes s’est constituée en février 2016 et compte aujourd’hui plus de 140 adhérent-e-s. Elle s’organise horizontalement à partir de groupes-actions : université populaire et buissonnière ; pratiques d’échanges non marchands ; café associatif ; épicerie coopérative…
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Un ancien four à gueulard datant du XIXe siècle en cours de réhabilitation dans le bâtiment collectif jouxtant les terres du GFA. Cyril, paysan-boulanger, viendra s’y installer pour faire du pain bio au levain naturel à partir du premier trimestre 2017.
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Cyril fabrique déjà du pain dans le village tous les mardis et vendredis depuis un an, dans un petit four à bois appartenant à l’ancien viticulteur bio du village, qui ne l’avait jamais vu fonctionner. Cyril vient de faire l’acquisition d’un moulin de ferme pour produire sa farine, moulin financé via la cagnotte solidaire Germe de blé, dont les principaux contributeurs sont des Amapiens.
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François fait déguster son vin lors de la journée découverte du projet de café associatif. Claire et François sont viticulteurs bio à Mâlain, ils ont repris en 2015 le dernier domaine viticole du village, sur 2,7 ha. Leur crédo, c’est d’élaborer des vins les plus naturels possible en minimisant les interventions au moment de la vinification.
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Mars 2016 : les travaux de réhabilitation de trois logements du bâtiment collectif qui jouxte les terres du GFA sont engagés. Décembre 2016 : les travaux sont terminés et les trois familles qui composent cet habitat participatif ont intégré les lieux. Ils sont tous porteurs de projets agricoles ou artisanaux. Le bâtiment est géré par une SCI composée de 18 associés, 6 habitants et 12 épargnants solidaires.
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Mai 2016 : discussion en groupe après la projection du film « Merci Patron ! » organisée par l’université populaire de Risomes. Une centaine de personnes sont présentes dans la salle des fêtes de Mâlain pour cette projection-débat. Pour les personnes engagées dans la dynamique de Mâlain, ces moments sont importants parce qu’ils permettent de connecter leurs pratiques à des enjeux politiques plus larges, en prenant le temps de l’échange et de l’écoute.
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Mai 2016 : chantier collectif de défrichage et de nettoyage d’une parcelle des terres acquises par le GFA citoyen Champs libres. Les « Défricheurs », cela aura pu être un nom pour le GFA… qui ne défriche pas seulement des terres, mais aussi quelques parcelles administratives et économiques pour créer un outil local, adapté et durable d’acquisition et de gestion collective de terres agricoles.
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Lou Di Franco, artiste locale venue animer une journée découverte du projet de café associatif en juin 2016. Une centaine de personnes de Mâlain et des environs s’était déplacée pour découvrir le lieu et partager un repas préparé par des bénévoles de Risomes. Le café associatif est bien entouré avec le fournil d’un côté et la brasserie artisanale de l’autre.
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Avril 2016 : des membres du groupe Biodiversités de l’association Risomes installent une ruche sur les terres du GFA. L’objectif est de sauver des essaims sauvages menacés par leur présence dérangeante dans des habitations pour constituer un rucher citoyen.
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Juin 2016 : chantier collectif d’autoconstruction du poulailler accompagné par L’Atelier paysan et la Scop Assobois. Le poulailler accueillera 250 poules élevées par Myriam en agriculture biologique avec un parcours en « pré-verger » composé d’arbres de plein-vent de variétés locales et anciennes.
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Septembre 2016 : après un an de fonctionnement, deuxième assemblée générale du GFA citoyen Champs libres, qui rassemble 123 associés, habitants du territoire, ayant achetés collectivement à ce jour 6 ha de terres agricoles pour les louer à des paysans pratiquant une agriculture paysanne et biologique.
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Octobre 2016 : un vingtaine de personnes sont venues construire des buttes de cultures avec Hélène et Jean-François dans le cadre du projet de jardin potager permaculturel porté par l’association La Milpa sur les terres du GFA Champs libres. En arrière-plan, le bâtiment collectif.
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Novembre 2016 : un petit groupe aide Jennifer à finaliser la construction de sa brasserie artisanale bio dans le bâtiment collectif. La première bière sera produite au début du printemps 2017. Un projet de plantation de houblon est également en cours pour alimenter cette brasserie. 
 
 
Lire aussi : Près de Vannes, un collectif des collectifs bouillonne dans la Marmite
Source : Jessica Vuillaume pour Reporterre

Photos : © Jessica Vuillaume/Reporterre
. chapô : Le jardin potager aura notamment un rôle pédagogique et sera le support de formations en permaculture.

Alter-Conso, scic.

Article sur une scic (Société coopérative d’intérêt collectif) très intéressant, apparu sur http://www.bastamag.net, en mars 2013.

(15min).

Alter-Conso : quand une coopérative esquisse l’économie et les emplois de demain

PAR SOPHIE CHAPELLE (7 MARS 2013)

C’est une coopérative née dans la banlieue lyonnaise : Alter-Conso fournit une alimentation de qualité à plus de 700 familles tout en ayant créé huit emplois et en permettant aux agriculteurs locaux de vivre de leur travail. Un véritable laboratoire de l’entreprise et de l’économie de demain, basé sur les circuits courts, et compatible avec les défis écologiques et sociaux. Qui se développe sans le soutien et dans l’indifférence des pouvoirs publics… Reportage.

 

  • Se faufilant entre les caisses de fruits et légumes, Sam répartit les « paniers solo », « couples » et « familles ». Evelyne sort des bureaux administratifs pour s’atteler à la préparation des « paniers goûters », pendant que Roger livre sa farine de sarrasin dans le coin épicerie. L’organisation est parfaitement rodée. Au fond de l’entrepôt, Thomas s’active à la préparation des « caisses d’échanges », qui permettent à un consommateur d’échanger un produit qui lui déplaît. Nous sommes à Décines, dans la banlieue lyonnaise, au sein d’une nouvelle manière d’envisager l’entreprise, la vente de produits alimentaires, le travail et l’économie en général. Un laboratoire du commerce en circuits courts.

Alter-Conso se lance en 2006. A l’époque, ils sont plusieurs producteurs et consommateurs à vouloir dépasser les contraintes des traditionnelles Amap (Association de maintien pour une agriculture paysanne), où la logistique, comme la répartition et la distribution des paniers, sont assurées par des bénévoles. « Avec l’appui de producteurs, nous avons fait le choix de rémunérer progressivement ces emplois », explique Thomas. Sept ans plus tard, la coopérative compte 46 producteurs, environ 740 adhérents consommateurs et distribue des paniers de produits agricoles locaux, chaque semaine, dans 14 quartiers de Lyon et de ses environs. Huit salariés employés à temps partiel assurent le travail de mise en relation entre l’ensemble des adhérents et des producteurs.

Rien à envier aux supermarchés

Les coopérateurs d’Alter-Conso sont parvenus à professionnaliser la structure tout en garantissant des emplois pérennes. Au point de concurrencer les grandes surfaces ? L’idée peut faire sourire, mais Alter-Conso réalise un chiffre d’affaires de 104 000 euros par salariés [1] contre 250 000 euros en moyenne dans la grande distribution, selon les calculs réalisés par Patrick Mundler et Lucas Rumpus de l’Isara Lyon, dans le cadre d’un projet de recherche portant sur l’agriculture biologique en Rhône-Alpes. La coopérative est donc en capacité de créer deux fois plus d’emplois que les systèmes classiques de distribution alimentaire. Grâce à son fonctionnement plus artisanal et des charges plus faibles, notamment en immobilisations de capital. Surtout, différence essentielle avec la grande distribution où le travail est souvent répétitif et parfois pénible, la coopérative assure créer des « emplois de qualité ».

« Le temps partiel est un choix volontaire », tient à souligner Sam, salarié depuis quatre ans. « Avant de travailler ici, je faisais 35h dans la photocomposition. En rejoignant Alter-Conso, je déconstruis ce j’ai pu apprendre par rapport au travail classique où l’on n’est pas du tout acteur. Là, je contribue à l’avenir d’une agriculture paysanne de qualité, tout en ayant du temps pour faire d’autres choses. » Les contrats étaient de 24h par semaine, rémunérés 1,4 fois le SMIC. Récemment, pour compenser une partie du travail réalisé bénévolement (comme les temps de réunions et de discussions stratégiques), les contrats sont passés à 30h. Mais le taux horaire a été revu à la baisse. De quoi générer quelques frustrations malgré la volonté de retrouver des marges de manœuvres financières.

« Un autre rapport au salariat »

« C’est un métier très varié où il faut à la fois beaucoup de relationnel, savoir animer des réunions, savoir utiliser plusieurs logiciels informatiques, et faire beaucoup de manutention », confie Evelyne. Une véritable « polycompétence » ! Pour améliorer la rotation des tâches, une organisation en cinq pôles a été mise sur pied depuis 2011. Chacun tourne tous les six mois. Deux salariés peuvent ainsi être en charge du suivi de la comptabilité et de la gestion de janvier à juin, puis s’occuper de la communication et de l’animation de juillet à décembre.« C’est essentiel qu’il y ait une polyvalence entre nous, assure Sam. C’est ce qui a permis par exemple à l’un des salariés de prendre une année sabbatique. On crée un autre rapport au salariat ». Sans l’appui d’aucune subvention publique ni de contrat aidé.

Alter-Conso a obtenu le statut de « Société coopérative d’intérêt collectif » (Scic) en 2008. Son conseil d’administration est composé de quatre collèges : les consommateurs, les salariés, les producteurs et les sympathisants. Les trois premiers collèges disposent respectivement de 30 % des parts sociales, et les sympathisants de 10 %. « La SCIC est un modèle où les décisions et les pouvoirs sont discutés, partagés, et où chacun doit donner son avis sur le principe d’une personne égal une voix », rappelle Sam. Les conseils de coopération, des ateliers de réflexion, des groupes de travail thématiques, qui réunissent des producteurs, consommateurs et salariés, rythment la vie de la coopérative. Ils permettent de débattre et de trancher les grandes décisions. Et de partager au mieux les responsabilités.

Des prix décidés collectivement

Les prix sont également fixés collectivement, lors de réunions de filières, deux fois par an. Les consommateurs peuvent participer à ces réunions et exprimer leurs positions quant au fonctionnement, à la qualité des produits, ou aux améliorations à apporter. « Mais nous manquons de temps pour bien expliquer le coût de production de nos produits », confie Guillaume Gontel, maraîcher biologique. Selon les formules, les prix des paniers varient de 7 à 16 euros [2]. L’ensemble des consommateurs paient le produit à sa valeur réelle et l’argent est entièrement reversé au producteur.

Du coup, quelles sont les ressources de la coopérative ? Les services proposés par la coopérative sont facturés en fonction de la situation financière des adhérents – consommateurs comme producteurs – via les frais de fonctionnement (salaires, loyers, transports…) [3]. Ces frais sont payés pour moitié par les adhérents selon leur revenu, et pour moitié par les producteurs selon leur chiffre d’affaires. Le taux de participation est discuté entre les acteurs de la Scic. Ainsi, les personnes au RSA ou au minimum vieillesse ne paient pas davantage que les paniers qu’ils achètent.

Soutenir la conversion en agriculture biologique

Pour la coopérative, il est important de faire évoluer simultanément les pratiques et les modes de consommation afin d’avoir une action cohérente. « Pour un producteur, disposer d’une visibilité sur plusieurs mois côté trésorerie peut contribuer au déclic pour passer en bio relève Sam. Mais on reste évidemment attentif à d’autres critères comme la taille humaine de l’exploitation. » Les coopérateurs ont voté en assemblée générale le fait que l’ensemble des producteurs qui entraient dans la coopérative devaient s’engager dans une démarche d’agriculture biologique. Au démarrage de l’activité, un seul maraîcher pratiquait une agriculture répondant au cahier des charges de l’agriculture biologique. Aujourd’hui ils sont quatre sur six à s’y être convertis.

Les membres d’Alter-Conso sont bien conscients de la difficulté de passer en bio selon les filières. « Pour les fruits, c’est très long, souligne Guillaume Gontel. Il faut parfois recréer un nouveau verger, recourir à d’autres variétés. J’étais contre le fait d’imposer le bio tout de suite, mais il faut reconnaître que progressivement on y arrive ». Ce maraîcher commercialise ses légumes via des systèmes de paniers depuis les années 90, mais reconnait une capacité de diffusion plus large via le réseau d’Alter-Conso. « Nous sommes libérés de la gestion des paniers tout en ayant une sécurité sur nos ventes. On gagne en économie d’échelle au niveau des transports car les volumes fournis sont plus conséquents qu’avec les Amap. ». Le partage des risques avec les adhérents et la garantie de revenus fixes et « équitables » contribuent à rapprocher paysans et salariés.

Fruits et légumes compétitifs

Ce mercredi-là, c’est Clément, salarié d’Alter-Conso, qui assure la distribution à l’espace associatif de Vaulx-en-Velin. Il est accompagné par Claude, producteur de fruits rouges. Comme à chaque distribution, un producteur est présent sur place. « Selon les lieux on distribue de 25 à 75 paniers. Chez les consommateurs, il y a encore une certaine crainte de s’engager sur les paniers. C’est vu comme une contrainte alors que ce n’est pas très chers compte-tenu de la qualité », confie Claude. « Personnellement, j’ai fait les comptes, et c’est très compétitif avec les grandes surfaces souligne Chantal, adhérente depuis le lancement de l’initiative. Et puis c’est extrêmement sympathique, j’ai l’impression d’être en famille. »

Le soutien à la création d’emplois est déterminant pour Claudine. « Quand l’espace associatif a relayé leur projet, j’ai immédiatement adhéré car je voulais les aider à travailler. Maintenant, je ne pourrais plus m’en passer. Je ressens vraiment le goût des légumes et de la bonne viande, ça me rappelle mon enfance ! », lâche-t-elle. L’abonnement à Alter-Conso dure six mois et permet à une famille d’y voir plus clair dans son budget alimentaire. Claudine et Emmanuel arrivent, accompagnés de leurs enfants. « On cherchait une solution pour avoir des produits de confiance, naturels, avec un contrat avec les producteurs », explique Emmanuel. « Le fait de ne pas savoir à l’avance ce que je vais manger me permet d’innover », ajoute Claudine, ravie. L’affaire de la viande de cheval a conforté nombre d’entre eux dans la volonté de poursuivre leur abonnement.

Travail d’éducation populaire

Centres sociaux, MJC, espaces associatifs… Les lieux de distribution ne sont pas uniquement des aires d’accueil pour Alter-Conso qui leur a proposé de rejoindre le collège « sympathisants ». L’enjeu : insuffler une dynamique commune et prendre une part active dans les orientations futures de la coopérative. « Dans le cadre des centres sociaux, nous aidons aussi à la création d’emplois. A titre personnel, j’étais déjà sensibilisé aux circuits courts, et leur distribution hebdomadaire contribue vraiment à l’animation de vie de quartier », témoigne Jean-Paul Vilain, directeur du centre social de Gerland.

Le directeur du centre social aimerait aller plus loin dans la démarche. « Alter-Conso a déjà été partenaire de notre carnaval en assurant les goûters pour les enfants et la vente de bières locales à la buvette. Mais on pourrait imaginer que les cours de cuisine que l’on dispense une fois par semaine s’inspirent davantage des recettes données par Alter-Conso ». Une idée qui plaît au maraîcher Guillaume Gontel : « Les consommateurs ont toujours tendance à complexifier la préparation des légumes alors que ce sont des produits très simples à cuisiner ». L’idée d’un atelier cuisine les rend enthousiaste. Reste la question du temps et des financements. « Aucune mairie n’a pour le moment accepté de nous financer dans cette démarche », déplore Sam. Les collectivités locales qui partagent les valeurs d’Alter-Conso ont la possibilité d’entrer au collège des sympathisants. Sans succès pour le moment…

Essaimer au lieu de monopoliser

C’est donc sans aucun financement public qu’Alter-Conso a rapidement grandi.« Après les premières années de lancement s’est posée la question de la forte demande à satisfaire », relate Sam. L’idée d’augmenter le nombre de salariés pour réaliser plus de ventes et pousser les producteurs à devenir intensifs, ne correspondait pas au sens du projet. Les coopérateurs ont alors fait le choix de fixer un seuil de 800 consommateurs à ne pas dépasser. « La solution est de se lancer dans l’essaimage de structures identiques à la nôtre pour promouvoir un système économique qui correspond à nos valeurs », ajoute Sam.

Deux structures sont nées de ce processus, Croc’Ethic et l’Arbralégumes, qui partagent aujourd’hui l’entrepôt d’Alter-Conso et qui, elles-aussi, créent des emplois. « Ce type de projets est essentiel pour dynamiser une coopérative comme Alter-Conso. Si l’on veut continuer à changer le monde, nous avons besoin d’un développement politique », confie Sam. Si tout le monde pouvait s’en inspirer…

Sophie Chapelle

@Sophie_Chapelle sur twitter

Crédits photos : Alter-Conso / Centre social de Gerland

NEF, coopérative de finances solidaires (FR)

Petit reportage (60min) en français, sur la NEF, la coopérative de finances solidaires plus connu en France. Le terme finances solidaires, c’est l’équivalent, à peu près, du concept banque éthique qu’on utilise en anglais, catalan, espagnol, etc… Pendant le 2012 le projet de la NEF était en conversations avec FIARE et Banca Populare Ética pour la création d’une coopérative européenne de finances solidaires, mais finalement elles ne se sont pas concrétisées. En tout cas un bon exemple de la banque qui est en train de s’étendre par toute l’Europe.

Le crime de monsieur Lange

Le crime de monsieur Lange, és una pel·lícula francesa d’en Jean Renoir, del 1936 de culte dins certs sectors d’esquerres. Explica la història d’una empresa on el propietari fuig, per delinqüent, i els treballadors/es de l’empresa l’assumeixen i creen una cooperativa de treball.

Le crime de Monsieur Lange

DE LA RESISTÈNCIA ÈTICA A L’EXPERIMENTACIÓ ANTICIPATÒRIA SOBRE “ADÉU CAPITALISME. 15M 2031”, DE JORDI GARCIA JANÉ

DE LA RESISTÈNCIA ÈTICA A L’EXPERIMENTACIÓ ANTICIPATÒRIA SOBRE “ADÉU CAPITALISME. 15M 2031”, DE JORDI GARCIA JANÉ

Article de : Daniel Jover
Aquest article ès la versió integra del publicat a Nexe 30

Vivim el final d’un món conegut, aquell inaugurat pels temps moderns i caracteritzat per les nocions de competició, de separació subjecte-objecte, de temps lineal, d’equilibri espontani, de creixement indefinit.

Com sortir dels vells esquemes culturals i mentals que han aportat un model de desenvolupament basat en la idea de progrés, però que ens submergeixen igualment en una greu crisi sistèmica, ecològica, econòmica, social, moral? Cal recordar el que deia Gramsci: “La crisi es produeix quan el vell món triga a desaparèixer i el món nou triga a néixer. I en aquest clarobscur, els monstres poden aparèixer”. Amb el llibre Adéu, capitalisme. 15M-2031, Jordi Garcia assaja els escenaris de futur desitjables des de l’aposta per la democràcia econòmica i el cooperativisme.

Quina és aquesta era nova on entrem?

Tal com diu l’autor: del no res no neix mai res. Si podem seguir acariciant la possibilitat de crear una societat més justa, lliure i sostenible que el capitalisme és perquè, en el seu si, ja ara, s’estan gestant moltes petites formes de treballar, consumir, relacionar-nos, habitar, aprendre, estimar… que prefiguren aquest hipotètic dia de demà.

La por d’un final dels temps és sempre reveladora d’un període històric que va morint. Un període s’acaba, però un altre es llaura ple d’esperança i oportunitats amb la força de la solidaritat i l’esperit de cooperació.

Passar de la lògica “ego-competitiva” a l’“alteritat cooperativa”

Allò que diferencia l’actitud dels resignats fatalistes de la dels creadors-cooperadors és que els primers no veuen el declivi de la civilització industrial i la caiguda del model de capitalisme global, mentre que els segons pressenten la germinació creadora mateixa al cor de les mutacions i de les realitats embrionàries carregades de futur perquè ja són realitats.

Adéu, capitalisme. 15M-2031 ens convida igualment a no separar la lluita sobre els terrenys ecològics, socials, econòmics i financers de l’esforç per construir societats decents i democràtiques presidides pel respecte a la idea de bé comú i dels drets humans.

Insisteix sobre la necessitat de l’energia ciutadana i de les associacions cíviques i cooperatives per fer propostes i provocar així canvis institucionals regenerant el poder i constituint poder popular i democràtic. D’observador, el ciutadà/ana ha d’esdevenir actor i protagonista: el poder no és una cosa a prendre; el poder el creem, ens donem mútuament poder quan l’exercim.

Al pròleg, Federico Mayor Zaragoza escriu: “El gran desafiament que avui afronta la humanitat en conjunt és inventar el futur. És urgent utilitzar plenament la facultat creadora distintiva de l’espècie humana. Ara aquesta gran inflexió històrica, de canvi radical de rumb, és possible. Estem vivint una crisi sistèmica que requereix transformacions profundes per iniciar una nova era, tan esperada després de segles de poder absolut masculí i, en el millor dels casos, de democràcies fràgils i vulnerables.”

Pensem en les pujades electorals de l’extrem dreta avui a Europa i en particular a Grècia. Hem de fer una aposta per superar les impotències i les pors, orientant les nostres mirades i les nostres reflexions en la direcció de la cooperació i la generació creativa del món nou que emergeix amb múltiples iniciatives i xarxes.

Un sistema socialment injust, políticament antidemocràtic, ecològicament insostenible i estructuralment violent

En el llibre s’afirma que el capitalisme no funciona:, però hi ha alternativa? L’autor pensa que sí i per això proposa un esbós de model social no capitalista que anomena Ecodemocràcia cooperativa, basat en un sistema econòmic democràtic, social i solidari, i en un sistema polític de democràcia participativa i inclusiva. I dibuixa, a més, una estratègia per arribar-hi, l’empoderament popular, resultat de combinar la creació de contrapoders socials, la mobilització popular noviolenta i la via electoral.

La intenció de la proposta no és construir una suposada societat ideal, sinó fer un canvi prou significatiu a vint o trenta anys vista perquè, d’una banda, arribem a temps d’aturar la catàstrofe climàtica i social a què ens aboca el capitalisme senil, i de l’altra, obrim la possibilitat de desenvolupar plenament societats més justes, democràtiques, sostenibles i pacífiques.

Què pot aportar el cooperativisme, en concret, i l’economia social o solidària, en general, per sortir de la crisi del capitalisme i, fins i tot, per sortir del capitalisme en crisi?

En primer lloc, el sector constitueix una font d’inspiració per pensar com podrien funcionar algunes de les institucions fonamentals d’una economia postcapitalista. Les cooperatives, les societats laborals, les associacions que gestionen serveis socials; però també la banca ètica, els grups de compra responsable, els projectes per Internet basats en el treball col·laboratiu o les xarxes d’intercanvi amb moneda social, és a dir, el conjunt de les pràctiques econòmiques gestionades de manera democràtica i basades en la satisfacció de necessitats per sobre de la maximització de beneficis, són realitats que inspiren les sortides econòmiques progressistes a la crisi actual, en la mesura que demostren diàriament la viabilitat d’una economia que giri entorn del treball cooperatiu (en la producció), la comercialització justa (en la distribució), el consum responsable (en el consum), l’ús ètic i solidari de la inversió (en el crèdit), la distribució solidària (en la distribució de l’excedent) i els béns comuns (en la propietat dels recursos).

El valor de la cooperació i la reciprocitat

Les cooperatives, així com les altres entitats de l’economia social, milloren les condicions de vida de la població: proporcionen aliments a baix preu, generen ocupació estable i de qualitat, augmenten les rendes agràries i contribueixen a mantenir el món rural, atorguen crèdits als sectors populars, faciliten habitatges assequibles, permeten que petits negocis sobrevisquin a la competència de les grans cadenes comercials, etc. Però, a més, promouen el desenvolupament local, mentre que són empreses que no poden deslocalitzar-se i que fan recircular els diners dins del territori. Sense oblidar també que constitueixen un laboratori diari on assajar altres formes de treballar, consumir i invertir, i un aparador que mostra als ulls de qualsevol que vulgui veure que és possible fer empreses eficaces que siguin, al mateix temps, democràtiques, equitatives i sostenibles.

Ara mateix, quan tot sembla conduir a la catàstrofe, la complexitat de la realitat i la condició humana pot donar naixement a situacions inesperades. Llavors, estiguem preparats per acollir l’improbable, romanguem amatents a l’ús positiu d’aquesta crisi, vegem-hi una possibilitat d’una nova relació amb el poder democràtic, amb la riquesa monetària i amb el sentit de la nostra existència en convivència. De cara a la crisi que travessem, l’autor ens convida a prendre distància, combinant serenitat i intensitat; a viure aquest moment en el marc més ample de les grans mutacions que hem conegut a la història; a percebre el cicle que s’acaba i el nou ordre que es llaura explorant les possibilitats de l’ecodemocràcia cooperativa.

En el llibre trobem elements per afrontar aquest període crític, on els reptes són crucials i, si bé som conscients que el pitjor és possible, cal guardar a la ment una altra certesa fonamentada en la esperança: allò improbable es pot esdevenir.

El repte és difícil però no impossible, sobretot perquè ja avui existeixen milers d’experiències d’èxit, algunes descrites en el llibre, que ens demostren que és perfectament factible viure d’una altra manera.

L’autor defineix criteris i exposa reflexions per comprendre aquest món que ve. També s’interroga sobre les eines a posar en marxa per tal que el desenvolupament econòmic de les nostres societats s’acompanyi d’un creixement en humanitat.

Davant de la crisi estructural del capitalisme, en Jordi s’esforça per redefinir finalment el món en què desitgem viure partint de la condició humana, de les seves febleses i limitacions.

L’improbable pot succeir

L’autor obre una finestra al futur per fer-hi transitar la nostra imaginació i ens recorda els mots de Mark Twain: “Com que no sabien que era impossible, ho van fer”.

Adéu, capitalisme. 15M-2031 convida a organitzar maneres de treballar i viure del costat de l’essencial, és a dir, del costat d’un desenvolupament en l’ordre de l’ésser, en lloc d’un creixement en l’ordre del tenir. Aquesta distinció fonamental, tradicionalment considerada com una qüestió filosòfica reservada a una petita minoria, esdevé una qüestió política massiva. Inútil d’esperar una transformació social sense transformació personal, Jordi Garcia llança una crida a la reflexió i a l’acció comuna per construir un nou món.

Unes lliçons que aprenem del llibre:

Recompondre el nostre imaginari dels vells models i mites que ens empresonen. Cal trencar amb al pensament fatalista que no hi ha res a fer, que no hi ha cap alternativa.

Cal posar fre a la desmesura i saber acceptar els límits optant per la sostenibilitat i el dret a una vida digna i justa per a tothom.

Cal també donar exemple de l’esperança positiva, de l’alegria de viure i conviure que tenen les fórmules cooperatives i d’economia social i solidària.

I especialment cal utilitzar la força del desig en l’ordre del ser davant del paradigma de l’estar i del tenir.

Allò que trobo mes suggeridor i que et deixa un bon regust després d’assaborir-lo i llegir-lo és que t’ajuda a trobar el millor de la humanitat, a redescobrir el significat de “valor” com a força de vida i de “riquesa” com a potència creadora. L’economia hauria d’estar subordinada als nostres valors de cooperació i als drets humans.

En definitiva, l’aposta d’Adéu, capitalisme. 15M-2031 consisteix a articular la resistència creativa amb la visió transformadora i l’experimentació anticipatòria.

Despullant les caixes

 

En el programa Salvados del Jordi Évole del 14 d’octubre del 2012 van parlar de les caixes, amb el títol “Jugando a banqueros”.

Salvados 14-10-2012

Al meu entendre, és especialment interessant el testimoni de la Remedios Ramón, una persona que fou membre de la comissió de control de la CAM, i que podeu trobar a partir dels apartats 3 i 4 del reportatge.
http://www.lasexta.com/videos/salvados/2012-octubre-14-2012101700033.html

Article sobre els grans defraudadors de l’Estat espanyol

Article en castellà (7min) sobre el gran frau i els grans defraudadors/es de l’Estat espanyol, copiat de http://www.walendos.org, i que també trobareu a http://www.nuevatribuna.es

EL NYT PUBLICA LOS NOMBRES DE LOS GRANDES DEFRAUDADORES ESPAÑOLES

LA BANCA, EL FRAUDE FISCAL Y EL NEW YORK TIMES, articulo de Vicenç Navarro..- Banqueros y políticos “ESPAÑOLES”, que vergüenza, para irse del país y el último que apague la luz. El New York Times ha ido publicando una serie de artículos sobre Emilio Botín, presentado por tal rotativo como el banquero más influyente de España, y Presidente del Banco de Santander, que tienen inversiones financieras de gran peso en Brasil, en Gran Bretaña y en Estados Unidos, además de en España. En EE..UU. el Banco de Santander es propietario de Sovereign Bank.

Lo que le interesa al rotativo estadounidense no es, sin embargo, el comportamiento bancario del Santander, sino el de su Presidente y el de su familia, así como su enorme influencia política y mediática en España. Un indicador de esto último es que ninguno de los cinco rotativos más importantes del país ha citado o hecho comentarios sobre esta serie de artículos en el diario más influyente de EE.UU. y uno de los más influyentes del mundo.

Es de suponer que si se escribieran artículos semejantes, por ejemplo, sobre el expresidente Zapatero, tales reportajes serían noticia. No así en el caso Emilio Botín.Una discusión importante de tales artículos es el ocultamiento por parte de Emilio Botín y de su familia de unas cuentas secretas establecidas desde la Guerra Civil en la banca suiza HSBC. Por lo visto, en las cuentas de tal banco había 2.000 millones de euros que nunca se habían declarado a las autoridades tributarias del Estado español. Pero, un empleado de tal banco suizo, despechado por el maltrato recibido por tal banco, decidió publicar los nombres de las personas que depositaban su dinero en dicha banca suiza, sin nunca declararlo en sus propios países.

Entre ellos había nada menos que 569 españoles, incluyendo a Emilio Botín y su familia, con grandes nombres de la vida política y empresarial (entre ellos, por cierto, el padre del President de la Generalitat, el Sr. Artur Mas; José María Aznar; Dolores Cospedal; Rodrigo Rato; Narcís Serra; Eduardo Zaplana; Miguel Boyer; José Folgado; Carlos Solchaga; Josep Piqué; Rafael Arias-Salgado; Pío Cabanillas; Isabel Tocino; Jordi Sevilla; Josu Jon Imaz; José María Michavila; Juan Miguel Villar Mir; Anna Birulés; Abel Matutes; Julián García Vargas; Ángel Acebes; Eduardo Serra; Marcelino Oreja…). Según el New York Times, esta práctica es muy común entre las grandes familias, las grandes empresas y la gran banca. El fraude fiscal en estos sectores es enorme. Según la propia Agencia Tributaria española, el 74% del fraude fiscal se centra en estos grupos, con un total de 44.000 millones de euros que el Estado español (incluido el central y los autonómicos) no ingresa.

Esta cantidad, por cierto, casi alcanza la cifra del déficit de gasto público social de España respecto la media de la UE-15 (66.000 millones de euros), es decir, el gasto que España debería gastarse en su Estado del Bienestar (sanidad, educación, escuelas de infancia, servicios a personas con dependencia, y otros) por el nivel de desarrollo económico que tiene y que no se gasta porque el Estado no recoge tales fondos. Y una de las causas de que no se recojan es precisamente el fraude fiscal realizado por estos colectivos citados en el New York Times.

El resultado de su influencia es que el Estado no se atreve a recogerlos. En realidad, la gran mayoría de investigaciones de fraude fiscal de la Agencia Tributaria se centra en los autónomos y profesionales liberales, cuyo fraude fiscal representa -según los técnicos de la Agencia Tributaria del Estado español- sólo el 8% del fraude fiscal total. Es también conocida la intervención de autoridades públicas para proteger al Sr. Emilio Botín de las pesquisas de la propia Agencia Tributaria. El caso más conocido es la gestión realizada por la ex Vicepresidenta del Gobierno español, la Sra. De la Vega, para interrumpir una de tales investigaciones. Pero el Sr. Botín no es el único. Como señala el New York Times, hace dos años, César Alierta, presidente de Telefónica, que estaba siendo investigado, dejó de estarlo.

Como escribe el New York Times con cierta ironía, “el Tribunal desistió de continuar estudiando el caso porque, según el juez, ya había pasado demasiado tiempo entre el momento de los hechos y su presentación al tribunal”. Una medida que juega a favor de los fraudulentos es la ineficacia del Estado así como su temor a realizar la investigación. Fue nada menos que el Presidente del Gobierno español, el Sr. José Mª Aznar, que en un momento de franqueza admitió que “los ricos no pagan impuestos en España”.

Tal tolerancia por parte del Estado con el fraude fiscal de los súper ricos se justifica con el argumento de que, aún cuando no pagan impuestos, las consecuencias de ello son limitadas porque son pocos. El Presidente de la Generalitat de Catalunya, el Sr. Artur Mas, ha indicado que la subida de impuestos de los ricos y súper ricos tiene más un valor testimonial que práctico, pues su número es escaso. La solidez de tal argumento, sin embargo, es nula. En realidad, alcanza niveles de frivolidad.

Ignora la enorme concentración de las rentas y de la propiedad existente en España (y en Catalunya), uno de los países donde las desigualdades sociales son mayores y el impacto redistributivo del Estado es menor. Los 44.000 millones de euros al año que no se recaudan de los súper ricos por parte del Estado hubieran evitado los enormes recortes de gasto público social que el Estado español está hoy realizando.Pero otra observación que hace el New York Times sobre el fraude fiscal y la banca es el silencio que existe en los medios de información sobre tal fraude fiscal.

Tal rotativo cita a Salvador Arancibia, un periodista de temas financieros en Madrid, que trabajó para el Banco Santander, que señala como causas de este silencio el hecho de que el Banco Santander gasta mucho dinero en anuncios comerciales, siendo la banca uno de los sectores más importantes en la financiación de los medios, no sólo comprando espacio de anuncios comerciales, sino también proveyendo créditos -aclara el Sr. Salvador Arancibia- “…medidas de enorme importancia en un momento como el actual, donde los medios están en una situación financiera muy delicada”. De ahí que tenga que agradecer al diario que se atreva a publicarlo, porque hoy, artículos como los que publica el New York Times y el mío propio, no tienen fácil publicación en nuestro país. Es lo que llaman “libertad de prensa”.

Vicenç Navarro, Catedrático de Políticas Públicas de la Universidad Pompeu Fabra y Profesor de Public Policy. The Johns Hopkins University.